Dans un contexte de durcissement du marché de la collecte, les fundraisers se trouvent confrontés à des choix difficiles. Plusieurs facteurs impactent ces choix, celui de la relation à la gouvernance est clef … A l’occasion du séminaire de l’Association Française des Fundraisers, nous avons conduit une étude qualitative auprès d’une douzaine d’organisations afin de savoir si les fundraisers se sentaient soutenus par leur gouvernance et sur quels points. Un tableau contrasté qui permet d’identifier les freins et leviers de la relation entre gouvernants et fundraisers. Cette étude est antérieure à la crise sanitaire, à priori cette dernière n’a pas d’impact sur nos constats. Reste à espérer que la crise va susciter plus de collaborations entre les deux parties.
Lorsque l’on interroge les fundraisers sur les facteurs internes qui impactent leur travail, la relation à la gouvernance figure en bonne place avec la qualité des équipes et les ressources dédiées à la collecte.
Tableau plutôt positif, les signaux :
- Des échanges réguliers entre le responsable de la collecte de fonds et les membres du conseil d’administration
- La présence directe du fundraiser à plusieurs réunions du CA
- La mise en place de réunions sur mesure
- La désignation d’un correspondant collecte et mécénat au sein du CA
- Une implication dans la validation des stratégies de collecte
Dans la plupart des cas, on note une grande disponibilité du Directeur général pour travailler sur les sujets de collecte.
Une faible implication, constatée dans un tiers des cas :
- Il y a ceux pour qui la non-implication offre une grande autonomie
- Et ceux qui capitalisent sur la confiance en place, confiance qui s’explique le plus souvent par des résultats performants. Alors le CA laisse agir. Pour autant, les fundraisers n’ont pas le sentiment d’être particulièrement aidés ?
Des situations contrastées qui peuvent s’expliquer par 3 facteurs
- Le statut juridique de l’organisation : fonds de dotation, fondation, association
- Le poids de la collecte de fonds dans le modèle économique de l’organisation
- La taille et de la composition du conseil d’administration
Le facteur humain, clef pour comprendre la relation gouvernance / fundraising.
Le profil des membres du conseil d’administration : actifs, inactifs ? Niveaux de connaissance en matière de collecte de fonds et mécénat ? On distingue généralement trois grands profils d’administrateurs :
- Les représentants des bénéficiaires (patients, ou familles) orientés cause et plaidoyer, la collecte de fonds n’est pas leur priorité
- Les experts des causes : experts métiers, enseignants, universitaires concentrés sur les missions plus que sur les questions financières
- Les hommes d’influence économie/entreprise : ceux qui s’investissent sur les approches de donateurs majeurs, ceux qui le pourraient mais ne le font pas.
Les leviers ou freins à identifier. Les questions à se poser :
Le profil des administrateurs est-il favorable ? Actifs, à la retraite, compétences économiques et appétences au fundraising… ?
Quel regard sur le fundraising ?
- Quelles sont les valeurs et les croyances des membres du Conseil d’administration concernant la collecte de fonds privés et la philantropie ?
- Quelles sont les croyances et valeurs des membres du CA sur l’argent
- Quels sont les savoir et savoir-faire de la gouvernance en matière de fundraising
- Quelles sont les priorités des administrateurs
6 grands types de complexité à prendre en compte
- Quand la composition de la gouvernance pèse sur les prises de décision
- Quand les profils des membres du CA constituent un obstacle à la reconnaissance de la collecte
- Quand l’expérience professionnelle des membres du CA n’est pas suffisante pour décider en matière de collecte de fonds
- Quand les rôles des membres de la gouvernance ne sont pas assez clairement définis
- Quand des membres ont du réseau mais ne l’ouvrent pas
- Quand le DG change trop souvent ou rapidement
Les pistes de travail pour établir le bon niveau de collaboration avec sa gouvernance
- Accorder du temps à la mission pédagogique du Responsable de la collecte de fonds
- Installer un climat de confiance
- Penser des modes de collaboration aidants
- Avoir confiance et instaurer la confiance !
Intégralité de l’étude sur demande à c.sudres@causesandco.com ou bien sur le site de l’Association Française des fundraisers dans la rubrique « Ressources « : https://www.fundraisers.fr/fundraising-ressources (taper le mot clé « gouvernances »)
Catherine Sudres, fondatrice de Causes And Co accompagne les associations et les fondations général dans leurs stratégies de collecte de fonds selon un modèle de collaboration interactif et économe. Elle apporte également son expertise des causes et des acteurs aux entreprises désireuses de renforcer leur engagement sociétal.